Bonjour,
pour celles et ceux qui se poseraient les mêmes questions que moi, voici ce que j'ai fait:
pour le pureau, je suis parti sur les bases des tableaux de recouvrement que je pouvais trouver ça et là sur le net et chez les fournisseurs.
J'ai opté pour
- de l'ardoise 32x22cm avec un crochet de 10cm pour la pente à 42°.
- de l'ardoise 42x22cm avec un crochet de 14cm pour la pente à 27,7°
Si je me réfère à la règle des dimensions minimum en fonction du recouvrement, cela me donne des ardoises compatibles avec un recouvrement jusqu'à:
- 106,6 mm dans le premier cas (320/3=106,66... et 220/2=110, la hauteur est limitante), cela est compatible avec ma situation (92mm minimum).
- 110 mm dans le second (420/3=140 et 220/2=110, la largeur est limitante), ce qui s'avère être insuffisant pour mon cas (127mm minimum), en raison de la largeur qui aurait dû être de 254mm minimum. Mais je n'ai pas trouvé d'ardoise adaptée et j'ai donc fait avec ce que j'ai trouvé. Etant donné que ce volume est de faible emprise, j'espère que cela durera malgré tout...
Dans les deux cas, je me suis arrangé pour calculer le pureau afin d'éviter des découpes trop nombreuses au faîtage, tout en m'assurant d'avoir une valeur de pureau inférieure ou égale à celle du calcul ou des tableaux (ceci afin d'assurer mon recouvrement minimum, bien entendu...).
Voici quelques explications sur mes calculs. Celles et ceux qui me liront me prendront probablement pour un fou mais si ça peut aider, j'en serai heureux...
Je joins un schéma pour illustrer mes propos et suggère de convenir des abbréviations suivantes:

- Couverture - Calepinage ardoises calcul pureau.jpg (277.78 Kio) Vu 2771 fois
Ha: hauteur d'ardoise
Pthéorique: pureau théorique, selon les tableaux
P: pureau réel, obtenu par calcul et forcément inférieur au théorique, pour avoir un recouvrement minimum assuré
Rmini: recouvrement minimum selon les tableaux
R: recouvrement réel
n: nombre d'ardoises entières en hauteur (en quinconce)
Lv: longueur du versant (de la ligne de faîtage à la ligne d'égout, dans le plan de la couverture et non pas en projection horizontale)
Mf: marge au faîtage (de 15mm, selon mes sources)
Dg: débord de l'ardoise dans la gouttière (de 60mm, selon mes sources)
Lcouv: Longueur à couvrir, dans le plan de la couverture
Mon calcul part de la longueur de mon versant: j'ai ajouté la longueur de débord d'ardoise dans la gouttière et retranché la marge au faîtage.
Ceci m'a permis d'obtenir la longueur à couvrir:
Lcouv = Lv - Mf + Dg
J'ai ensuite estimé le nombre d'ardoises entières en hauteur (en quinconce) en calculant de la sorte:
x = (Lcouv - Ha) / Pthéorique
Si x est entier, c'est que le pureau à retenir est égal au pureau théorique.
Si x n'est pas entier, il faut arrondir au nombre entier immédiatement supérieur, car on souhaite avoir un pureau réel inférieur au théorique.
On a la relation suivante: (Lcouv - Ha) / P = (n - 1) = arrondi.supérieur[(Lcouv - Ha) / Pthéorique]
Sur le schéma ci-joint, on voit bien que (n - 1) x P + Ha = Lcouv, ce qui est cohérent avec l'équation du dessus.
Puis j'ai calculé le pureau "corrigé" pour ne pas avoir d'ardoise à retailler en hauteur, en employant la formule suivante:
P = (Lcouv - Ha) / (n - 1)
Voici l'application en pratique de ces formules, dans le cas du volume à 42°:
Longueur de versant: Lv = 4327mm, mesurée au mètre ruban, en plusieurs points pour valider la cote.
Longueur à couvrir: Lcouv = 4327-15+60 = 4372mm
Dans mon cas, j'ai trouvé Rmini = 92mm, soit un pureau théorique Pthéorique = (320 - 92) / 2 = 114
x = (Lcouv - Ha) / Pthéorique = (4372 - 320) / 114 = 35,543859......
Donc n = arrondi.supérieur (x) + 1 = 36 + 1 = 37
Mon pureau ajusté est ainsi P = (Lcouv - Ha) / (n - 1) = (4372 - 320) / 36 = 112,555555555....
Par mesure de simplicité, j'ai arrondi à 112,5mm pour tracer ma pige de pureau.
Vérification: R = Ha - 2 x P = 320 - 2 x 112,5 = 320 - 225 = 95mm, ce qui est supérieur à Rmini de 92mm...
Pour continuer dans le délire, j'ai également ajuster l'espacement en largeur des ardoises pour éviter les découpes sur les côtés.
Voici les conventions de mes calculs:
La: largeur ardoise
Dr: dépasse de l'ardoise en rive (50mm selon mes sources)
Ev: étendue du versant en largeur (j'ai déjà utilisé Lv...)
Ecouv: étendue à couvrir
Jmini: jeu (ou écart) minimum entre les ardoises, pour passer le crochet. An faisant un essai de pige à ournes, on doit se faire une bonne idée.
Dans mon cas, les crochets avaient un diamètre de 2,7mm mais ceux de 14cm avaient une particularité, par rapport aux crochets de 10cm: la tige comportait des "zig-zags" (anti-remontée capilaire, si j'ai bien compris) qui nécessitaient d'écarter les ardoises un peu plus...
J: jeu entre les ardoises, recalculé. J>Jmini
k: nombre d'ardoises entières en largeur
Dans le cas d'un pan avec une rive dépassante de chaque côté,
Ecouv = Ev + 2 x Dr
On a également l'une des deux équivalences suivantes, selon le cas:
Ecouv = k x La + (k - 1) x J = k x (La + J) - J
OU BIEN, si la ligne se termine par une demi-ardoise: Ecouv = k x La + La / 2 + k x J = k x (La + J) + La / 2
Ce qui nous donne les équivalences suivantes:
k = (Ecouv + J) / (La + J)
OU BIEN k = (Ecouv - 0,5 x La) / (La + J)
Bien que J soit supérieur à Jmini, l'idée est d'avoir un écart aussi proche que possible de l'écart minimum.
On approche assez bien k en faisant le calcul avec Jmini à la place de J.
k = arrondi.inférieur[(Ecouv + Jmini) / (La + Jmini)]
OU BIEN k = arrondi.inférieur[(Ecouv - 0,5 x La) / (La + Jmini)]
On sait quelle formule il faut employer lorsque la différence entre la valeur arrondie et la valeur non arrondie est inférieure à 0,5.
On retrouve ensuite J en faisant l'un des calculs suivants:
J = (Ecouv - k x La) / (k - 1)
OU BIEN J = (Ecouv - (k + 0,5) x La) / k
Remarque: si le nouveau jeu est trop important, on peut également augmenter la valeur de dépasse en rive légèrement pour retomber sur nos pieds.
Si le jeu est trop important et que l'augmentation de la dépasse est exagérée, il faut se résoudre à retailler quelques ardoises...
Cependant, d'après mes calculs, pour un versant qui s'étend sur 11m ou plus avec des ardoises de 22cm de large, l'écart entre elles ne devrait pas dépasser 5 mm au plus, ce qui reste du domaine de l'acceptable, si j'en juge par ce qui est pratiqué dans la région.
Exemple:
Versant de 12m, donc Ev = 12000 mm
Dépasse en rive: Dr = 50 mm
Ecouv = 12000 + 2 x 50 = 12100
Largeur d'ardoise: La = 220 mm
Jmini = 2,8 mm (crochet de 2,7 mm sans "zig-zag")
Calculons:
(Ecouv + Jmini) / (La + Jmini) = (12100 + 2,8) / (220 + 2,8) = 12102,8 / 222,8 = 54,32136...
OU BIEN (Ecouv - 0,5 x La) / (La + Jmini) = (12100 - 0,5 x 220) / (220 + 2,8) = 11990 / 222,8 = 53,81508...
C'est donc la première formule qu'il faut retenir et le nombre d'ardoises entières en largeur est k = 54.
On obtient alors J = (Ecouv - k x La) / (k - 1) = (12100 - 54 x 220) / (54 - 1) = (12100 - 11880)/53 = 4,15094...
Un écart de plus de 4 millimètres entre les ardoises... Voilà qui est un peu beaucoup mais qui passe, non ?
Et si j'arrondis à 4,15 pour faciliter le cumul des cotes pour la pige ?
Vérifions: k x La + (k - 1) x J = 54 x 220 + 53 x 4,15 = 12099,95mm, soit une différence de 0,05mm avec l'étendue du versant à couvrir...
A comparer avec l'épaisseur du trait de crayon, l'erreur de lecture du mètre, la dilatation de la pige,...
L'arrondi sera amplement acceptable

Maintenant, si le versant fait 11,95m, en effectuant les mêmes calculs, on obtient un écart de 3,21mm, ce qui est raisonnable
En revanche, si le versant fait 12,04m, l'écart passe à plus de 4,90mm. Dans ce cas, il est possible d'ajouter 5 à 10mm de dépasse en rive de chaque côté et, en effectuant le calcul à nouveau, on obtient un écart de 2,96mm à 3,19mm... Très raisonnable !